GALERIEHAUSER & WIRTH

Hauser & Wirth a ouvert en juin 2021 un nouvel espace d’exposition à Monaco, sur la Côte d’Azur.
Situé au cœur de Monaco, à proximité de l’emblématique Hôtel de Paris, le nouvel espace de Hauser & Wirth, vaste de 290 m2 avec 9 mètres de hauteur sous plafond, se déploie sous une spectaculaire ouverture lumineuse encastrée au sein d’un escalier en terrasse elliptique. La galerie fait partie d’un large complexe conçu par Rogers Stirk Harbour + Partners, appartenant à la Société des Bains de Mer. La reconversion du site a été confiée à Selldorf Architects (New York), qui conçoit des espaces pour Hauser and Wirth dans le monde entier depuis la création de la galerie en 1992.
Hauser & Wirth a été fondé en 1992 à Zurich par Iwan Wirth, Manuela Wirth et Ursula Hauser. Marc Payot les rejoint en 2000 en tant qu’associé et co-président. Entreprise familiale avec une vocation internationale, Hauser & Wirth a poursuivi son développement, en 29 ans d’existence, avec l’ouverture d’espaces à Hong-Kong, Londres, Los Angeles, New-York, Southampton, Somerset, Gstaad et Saint- Moritz. En juillet 2021, Hauser & Wirth inaugurera également un centre d’art sur l’Isla del Rey, dans le port de Mahon à Minorque. Les artistes et Estates représentés par la galerie ont été au cœur de la construction de son identité pendant près de trois décennies, et constituent toujours aujourd’hui son principal moteur dans le cadre de l’extension de ses activités dans les domaines de l’art, de l’éducation, de la conservation et du développement durable.


HAUSER & WIRTH
Place Du casino
98000 Monaco
www.hauserwirth.com
monaco@hauserwirth.com
tel. +377 92 00 04 20

EXPOSITIONLouise Bourgeois19 June–26 September 2021

L’exposition inaugurale de Hauser & Wirth à Monaco, Louise Bourgeois. Maladie de l’Amour interroge le thème du couple et de ses déconvenues à travers une sélection de sculptures, installations et œuvres sur papier. Pour Louise Bourgeois, la relation à l’Autre revêt une importance fondamentale, le désir de l’Autre implicant fatalement la peur du rejet, ainsi qu’un sentiment d’abandon et de solitude.
La représentation commune de l’amour en tant que « mal » trouve ses racines dans le trobar médiéval (forme poétique fréquente dans le Sud de la France) et les traditions de la littérature courtoise. L’amour est perçu comme une maladie qui consume l’amant, alors même qu’il affine et élève sa sensibilité. Toutes ses pensées et sentiments se concentrent sur l’être aimé, ce qui engendre chez lui une perte d’intérêt pour le monde qui l’entoure et une absence de toute autre forme d’affect. Cet état de vulnérabilité et sensibilité exacerbées devient un prisme de perception du monde.
Le titre de l’exposition fait également référence au refrain de la chanson populaire « maladie de l’amour, maladie de la jeunesse ». La maladie de Louise Bourgeois trouve son origine dans les événements de sa petite enfance, et en particulier dans sa relation œdipienne avec son père dont elle ne s’est jamais totalement libérée – le roman préféré de Bourgeois était Bonjour Tristesse de Françoise Sagan, dans lequel une jeune fille en vacances dans le Midi sabote l’idylle estivale de son père veuf. Les œuvres de Louise Bourgeois oscillent entre le besoin de conjurer la peur de la séparation et le désir de briser l’idée-même de couple.
La sélection des œuvres de l’exposition s’inscrit directement ou indirectement dans cette dynamique. L’installation Toi et Moi (2002), dans laquelle un miroir renvoie une image déformée de l’autre, explore la manière dont le désir structure nos perceptions. Shredder (1983) est une expression de rejet, de jalousie et d’hostilité meurtrière. Deux sculptures de 1996 et 2000, chacune intitulée Couple (1996) et Couple (2002), composées de deux torses en tissu enlacés, évoquent le couple aliéné : cousus ensemble, ils ne peuvent exister l’un sans l’autre, dans un état de dépendance qui comporte sa part d’ombre. Janus in Leather Jacket (1968) incarne dans sa forme-même les contradictions qui coexistent dans le travail de Louise Bourgeois.
Trois séries d’œuvres sur papier nourrissent la dimension narrative de l’exposition. Les gravures ‘The Puritan’ (Texte de 1947 ; 1990-1997) racontent l’histoire d’un homme effrayé par ses propres désirs. L’unique série à grande échelle ‘When Did This Happen?’ (2007) retrace l’étiologie du traumatisme, ici lié à la capacité de créer des images. ‘The Family’ (2008) comprend douze vues d’un couple dans lesquelles la pénétration, la grossesse et la maternité sont condensés en un seul instant.
À l’occasion de l’exposition, une des célèbres araignées monumentales de l’artiste est installée dans les jardins adjacents à la galerie. Louise Bourgeois a conçu cette œuvre comme un symbole de sa mère, qui était couturière dans l’atelier familial de restauration de tapisseries. Il s’agit également d’une sorte d’autoportrait, car tout comme l’araignée tisse sa toile à partir de son corps, Louise Bourgeois pensait que sa sculpture émergeait directement du sien.